Christophe Barratier

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Christophe Barratier
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Christophe Barratier en 2008 (photo studio Harcourt)
Naissance (60 ans)
Paris
Nationalité Drapeau de la FranceFrançaise
Profession Réalisateur, scénariste, producteur de cinéma
Films notables Les Choristes

Christophe Barratier est un réalisateur, scénariste et producteur de cinéma français, né le à Paris.

Biographie[modifier | modifier le code]

Origines familiales[modifier | modifier le code]

Christophe Barratier est le fils de l’actrice et attachée de presse française Eva Simonet. Par sa mère, il est ainsi le neveu de l'acteur et réalisateur Jacques Perrin.

Formation[modifier | modifier le code]

Avant d'être cinéaste, il suit une formation musicale classique et un cursus de guitariste classique : il obtient une licence de concert de l'École normale de musique de Paris, ainsi que plusieurs prix de concours internationaux.

Carrière[modifier | modifier le code]

En 1991, Christophe Barratier entre dans la société de production Galatée Films, fondée et dirigée par son oncle Jacques Perrin. Il y apprend le métier de producteur, et accompagne notamment Microcosmos : Le Peuple de l'herbe (1995), Himalaya : L'Enfance d'un chef (1999) et Le Peuple migrateur (2001) en tant que producteur délégué.

En 2001, il passe à la réalisation avec le court-métrage Les Tombales, qui réunit Lambert Wilson et Carole Weiss. Adapté de la nouvelle de Guy de Maupassant, ce film, accompagné par la musique de Bruno Coulais, est notamment sélectionné au Festival du court métrage de Clermont-Ferrand.

Son premier long métrage sort en 2004 : Les Choristes, qui est une adaptation du film de Jean Dréville, La Cage aux rossignols (1945), adaptation signée avec le scénariste Philippe Lopes-Curval. Le film rencontre un vif succès. En 2006, Christophe Barratier attaque en justice les annonceurs, qu'il accuse de favoriser le piratage en faisant de la publicité sur des sites de téléchargement illégal. Il perd ce procès symbolique le [1].

Il réalise ensuite Faubourg 36. Il se base sur des films mythiques chorégraphiés par Busby Berkeley et sur un scénario décrivant des prolétaires rencontrant une occasion inédite, comme dans La Belle Équipe[2].

Il se lance avec le producteur Thomas Langmann dans une nouvelle adaptation de La Guerre des boutons de Louis Pergaud, qui se passerait durant la Seconde Guerre mondiale, en France occupée par les nazis. Le problème de cette guerre des boutons est qu'elle a un autre concurrent : une autre version de Yann Samuell. Barratier sort sa version une semaine après. Les critiques sont mitigés et chacune des versions fait un million et demi d'entrées.

Il met ensuite en scène L'Outsider qui revient sur le parcours du trader français Jérôme Kerviel, célèbre pour avoir occasionné une perte de cinq milliards d'euros à son employeur, la Société générale. Le film sort en . Pourtant peu apprécié par des critiques tel Samuel Douhaire[3], préférant comparer le film au Loup de Wall Street de Martin Scorsese, L'Outsider a su plaire à un public avide d'une nouvelle perspective sur le monde de la finance française. La quatrième réalisation de Christophe Barratier rompt en effet avec trois films à forte connotation historique mais séduit par son caractère bien documenté car il s'appuie sur l'autobiographie de Jérôme Kerviel : L'Engrenage : mémoire d'un trader. L'Outsider a permis de relater une affaire très médiatisée en France tout en conservant une impartialité à l'égard de celui qui s'est présenté comme une victime du mode de fonctionnement des banques[4].

L'année suivante, Christophe Barratier présente l’adaptation de son premier film Les Choristes en spectacle musical destiné à la scène des Folies Bergère. Les enfants de la maîtrise des Hauts-de-Seine sont les interprètes des choristes du réalisateur.

En 2018, Christophe Barratier collabore avec Pascal Obispo pour mettre en scène sa comédie musicale Jésus, de Nazareth à Jérusalem, qui s'inspire des plus grands péplums hollywoodiens.

Thématiques et réceptions[modifier | modifier le code]

Le succès international issu du long métrage Les Choristes amorça la singularité qui caractérise les films de Christophe Barratier. Sa touche cinématographique dégage une profondeur au travers des personnalités des personnages, entretenant leur humanité de surcroît. En outre, la musique étant sa première passion, Barratier lui accorde une valeur centrale dans ses réalisations, ce qui accentue son cachet empreint d'un goût prononcé pour une classe artistique d'antan.

Le succès du spectacle musical Les Choristes présenté en 2017 au théâtre des Folies Bergère à Paris a suscité un regain d'intérêt outre-Atlantique pour le chef-d'œuvre de Christophe Barratier. Grâce notamment à une mise en scène par Serge Denoncourt et une adaptation aux côtés de Maryse Warda, le Québec obtient sa version du spectacle le 23 mai 2018 avec une dizaine de jeunes interprètes issus des Petits Chanteurs de Laval et du Mont-Royal[5]. Toutefois, le décor, les personnages et l'histoire demeurent fidèles au scénario original. Le succès de cette transposition de l'histoire française au Québec illustre bien le pouvoir de la musique et de l'art en général à transcender les limites tant géographiques qu'émotionnelles au sein du public.

Cette méticulosité attachée aux mélodies dans ses films lui a valu en 2005 les césars de meilleure musique originale et du meilleur son, ainsi que deux nominations aux oscars (meilleure chanson et meilleur film étranger)[6]. C'est ce même caractère authentique qui lui assura le succès de son deuxième long-métrage, Faubourg 36, lequel reçu un accueil très enthousiaste au festival de Toronto[7].

Les Choristes furent bien accueillis dans un premier temps. Mais après le succès du film, les réactions de plusieurs médias sont critiques[8], accusant le film de passéisme, Les Inrocks estimant même que c'est un film d'un paternalisme sournois, au parfum de IVe république, digne de Jean-Pierre Raffarin[9]. Les films suivants eurent la même réception.

Le cinéaste a comme référence les cinéastes d'avant la Seconde Guerre mondiale, la qualité française, courant du cinéma d'artisanat, méprisé par la nouvelle vague et par toutes les critiques de cinéma, ce même si certains cinéastes cinéphiles, les plus fameux étant Bertrand Tavernier et Paul Vecchiali, souhaitent, pour certains réalisateurs, la réhabilitation critique. Les réalisateurs-sources cités par Barratier sont ainsi : Marcel Carné, Julien Duvivier, René Clair, Henri-Georges Clouzot, Jean Boyer, René Clément ainsi que le scénariste Jacques Prévert, grand pourvoyeur du réalisme poétique[2].

Ce regain d'intérêt suscite le désamour d'un pan de la critique[10],[11]. Ainsi Chronic'art le traite de « Stanley Kubrick du cinéma rétro »[12]. Libération dit que le cinéaste cite des références prestigieuses mais reste au niveau de Jean Boyer ou Gilles Grangier, très méprisés[13].

Engagement[modifier | modifier le code]

En , il est signataire de la tribune controversée N'effacez pas Gérard Depardieu visant notamment à défendre la présomption d'innocence de Gérard Depardieu, alors accusé de viol, agression sexuelle et harcèlement sexuel[14].

Filmographie[modifier | modifier le code]

Réalisateur et scénariste[modifier | modifier le code]

Courts métrages[modifier | modifier le code]

Longs métrages[modifier | modifier le code]

Acteur[modifier | modifier le code]

Box-office[modifier | modifier le code]

Titre Année Entrées
Les Choristes 2004 8 669 186 entrées
Faubourg 36 2008 1 331 585 entrées
La Nouvelle Guerre des boutons 2011 1 542 231 entrées
L'Outsider 2016 218 167 entrées
Envole-moi 2021 270 756 entrées
Le Temps des secrets 2022 441 741 entrées

Théâtre[modifier | modifier le code]

Metteur en scène

Spectacle musical[modifier | modifier le code]

Metteur en scène

Distinctions[modifier | modifier le code]

Récompenses[modifier | modifier le code]

Nominations[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « P2P : les Choristes perdent face aux annonceurs », Clubic.com,‎ (lire en ligne, consulté le )
  2. a et b « Dossier de Presse de Faubourg 36 » [PDF], sur UniFrance
  3. « L'outsider de Christophe Barratier - (2016) - Film - Drame » (consulté le )
  4. « L'outsider - la critique du film », Avoir Alire,‎ (lire en ligne, consulté le )
  5. Nathalie Katinakis, « Critique : “Les Choristes” au Monument-National de Montréal », Musical Avenue,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. « Prix et nominations pour Les Choristes », sur AlloCine (consulté le )
  7. « Christophe Barratier », sur Premiere.fr (consulté le )
  8. « Le fabuleux destin des Choristes », sur La Croix,
  9. « Les premiers films : les couacs de la chorale », sur Les Inrocks,
  10. « Faubourg 36 », sur Les Inrocks
  11. « La Nouvelle guerre des boutons : vive l'idéologie idiote du bon vieux ciné français », sur Les Inrocks,
  12. « La Nouvelle guerre des Boutons », sur Chronicart
  13. « Faubourg 36, l'affront populaire », sur Libération,
  14. « Accusé de  violences sexuelles: Une tribune de soutien  à Gérard Depardieu qui crée le malaise », sur L'indépendant, (consulté le )
  15. Les choristes : le spectacle musical débarque aux Folies Bergère, sur culturebox.francetvinfo.fr, consulté le 30 mars 2017

Liens externes[modifier | modifier le code]